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Le plus faible ne perd pas toujours contre le fort, et l'exigence d'une véritable évaluation scientifique indépendante sur les OGM, n'est pas vouée à l'échec. On sait que certaines pratiques de Monsanto ont été condamnées dans certains états des USA. Le public était habitué à voir le lobby OGM tenir le haut du pavé auprès de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments et du Ministère de l'agriculture, et voilà qu'en France un des représentants du lobby pro-OGM est remis à sa place par un tribunal d'instance. Ça nous change un peu.

> Gilles-Éric Séralini est professeur de biologie moléculaire et chercheur à l'Institut de biologie fondamentale et appliquée (IBFA) de l'Université de Caen et  spécialiste des effets des pesticides et des OGM sur la santé. Il est également président du Conseil scientifique du CRIIGEN (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique). Certaines de ses études ont montré le danger de plusieurs variétés de maïs OGM sur la santé des mammifères. Après la publication des travaux remettant en cause l’innocuité sanitaire de trois maïs OGM de Monsanto, et interrogeant le bien fondé des autorisations délivrées par la Commission Européenne (sur l’avis de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments - AESA), Gilles-Eric Séralini a été victime d’une violente campagne de dénigrement, notamment de la part de scientifiques de l’AFBV (Association Française des Biotechnologies Végétales), une association pro-OGM.

Ces dernières années, les travaux du professeur Séralini ont été exclus par le CNRS puis par l’INRA, alors qu’il a été nommé plusieurs fois conseiller et expert pour les autorités publiques sur la question des OGM. Toutes choses qu'il considère comme un harcèlement, une mise à l’écart et la dénégation de ses travaux.

> Le 21 janvier 2010, Gilles-Eric Séralini était invité à l’émission de France 5, Le magazine de la santé. Le sujet était "Les OGM sont ils une menace pour la santé ? ". En réponse à cette émission, Marc Fellous a adressé un courrier à France 5 dans lequel il employait le mot de "marchand de peur", ajoutant que que le chercheur était un "activiste" qui avait un "parti-pris" anti-OGM, et surtout "qu’il se prétendait indépendant alors que ses études sont financées par Greenpeace". Marc Fellous, qui n'a jamais publié dans des revues internationales à comité de lecture sur l'évaluation sanitaire ou toxicologique des OGM agricoles, est membre de l’AFBV (Association Française des Biotechnologies Végétales). Cette association dépendante des intérêts industriels des biotechnologies végétales, critique sans discussion scientifique les travaux du Pr Séralini.  Ce lobby  représente ceux qui soutiennent une commercialisation des OGM agricoles sans tests qui dépassent 90 jours sur des rats, et sans tenir compte des effets significatifs, au détriment d'une évaluation sérieuse.

S'estimant diffamé, le professeur Séralini a intenté un procès à l’encontre de l’Association Française des Biotechnologies Végétales et de son président, Marc Fellous. 

Le 18 janvier 2011, le tribunal de grande instance de Paris a confirmé le caractère diffamatoire de ces propos et a condamné Marc Fellous à 1 000 euros d’amende avec sursis, un euro de dommages et intérêts et 4000 euros de remboursement de frais de justice, ce que demandait l’avocat de Séralini.

> Christian Vélot, chercheur en génétique et membre de la Fondation Sciences Citoyennes, a déclaré sur le site 20minutes.fr : "Avec l’affaire du Médiator et les histoires de conflit d’intérêts, ce verdict est de bonne augure pour que le dénigrement mensonger ne prenne pas le pas sur la véritable controverse scientifique". Christian Vélot ajoute : "Les lignes doivent bouger aussi en politique, il ne faut pas attendre un nouveau scandale sanitaire pour interroger le bien-fondé des autorisations données par l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) dont les comités d’évaluation sont inféodés à l’industrie."

La Fondation Sciences Citoyennes, plus de mille scientifiques, de nombreuses associations et de nombreux français, ainsi que des personnalités politiques comme la députée européenne Corinne Lepage, ont soutenu Gilles-Éric Séralini.

Bonne année, monsieur Séralini !