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Autres époques, idéaux tout neufs, autres formes de courage, les grands précurseurs ont vécu des vies pas banales. Simone de Beauvoir, Clara Zetkin, Flora Tristan, George Sand, Rosa Luxemburg, Simone Weill, Gisèle Halimi, on oublie un peu que c'est d'abord à ces personnalités féminines hors du commun que nous devons des progrès qui paraissent aujourd'hui faire partie du paysage. Enfin presque ; quand il s'agit des droits des femmes, on n'est pas encore au bout du chemin...

> Clara Zetkin (1857-1933) est née Clara Eissner, le 5 juillet 1857 à Wiederau, près de Chemnitz, en Saxe. Fille d’un instituteur de village, elle se destine à l’enseignement et étudie à l’école normale féminine de Leipzig. 

Dès le milieu des années 1870, elle fréquente les mouvements féministes, participe aux activités de l'Association générale des femmes allemandes et adhère à la mouvance socialiste. En 1878, elle réussit brillamment son examen, mais malgré l'amour pour sa profession, elle choisit une autre voie, celle des idées socialistes en plein essor en Allemagne sous Bismarck. Le parti socialiste interdit par Bismarck, elle s'exile en 1878 à Zurich où elle choisit pour compagnon le révolutionnaire russe Ossip Zetkin. Ils ne se marient pas ("par principe"), et s’installent à Paris en 1882 où ils mènent une vie d’émigrés révolutionnaires. Bien qu'ils ne soient pas mariés, elle prend le nom de son compagnon dont elle aura deux enfants. A la mort d’Ossip Zetkin en 1889, elle retourne en Allemagne avec ses fils.

> C'est en 1910 à Copenhague, lors de la conférence de "l’Internationale Socialiste des Femmes", que Clara Zetkin propose aux congressistes de dix sept pays d’organiser une "Journée internationale des femmes" pour promouvoir le droit de vote des femmes, l'égalité des droits et de meilleures conditions de travail. 

Et ça fait boule de neige. En 1911, des manifestations sont organisées en Autriche-Hongrie, au Danemark, en Suisse, en Allemagne, puis les années suivantes en France, aux Pays-Bas, en Russie et en Suède. En mars 1911, un million de femmes manifestent en Europe. Le 8 mars 1913, des femmes russes organisent des rassemblements. En Allemagne, le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote. Le 8 mars 1915, à Oslo, des femmes défendent leurs droits et réclament la paix. 

Clara Zetkin est aussi rédactrice en chef de “L’Égalité” (Die Gleichheit), le journal féminin allemand le plus diffusé à l'époque(125 000 abonnées en 1914), elle y expose sur la femme, sur le couple, sur l’éducation des enfants, sur l’école, des idées très novatrices.

Quand les Allemandes obtiennent le droit de vote en 1918 (près de trente ans avant les françaises !), c’est en partie le résultat de la lutte obstinée de Clara Zetkin.

Voilà donc les origines de la journée internationale des femmes, un événement qui de nos jours, semble un peu banalisé, un peu édulcoré, mais qui s'est imposé grâce aux luttes féministes. Et en ces temps là, ça n'était pas du gâteau !

Les principaux combats de Clara Zetkin ont été la lutte pour le droit de vote des femmes, le droit au divorce et à l'union libre, l'égalité entre les sexes, la fin de la guerre, la suppression du capitalisme, au sein du parti socialiste, puis du parti communiste allemand. Elle est emprisonnée en 1915 à cause de son action pour la paix.  Eh oui, la Zetkin n'était pas une tiède !

Après des années de vie militante, le 30 août 1932, à l'âge de 75 ans, elle est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration du parlement où dominent les nazis. Ce jour là, elle lance un vibrant appel à lutter contre l'hitlérisme. Ce sera sa dernière manifestation publique. 

En exil à Moscou, elle meurt le 20 juin 1933 à l'âge de soixante seize ans (son opposition à Staline suscite des doutes quant aux conditions de son décès). Elle repose au pied des murs du Kremlin, face à la place Rouge. Une manière de l'honorer, mais est-ce la meilleure ?

> Sautons les années, la Résistance, la lutte pour la contraception, le droit à l'avortement, et d'autres encore. Enfin, le 8 mars 1977, l’Organisation des Nations Unies (ONU) donne un statut officiel à la Journée Internationale des Droits des Femmes, soixante sept ans après  sa création à Copenhague par Clara Zetkin. Le 8 mars 1982, le gouvernement français décide à son tour de célébrer la Journée Internationale des Droits des Femmes en France.

> En tous cas, les convictions de Clara Zetkin lui ont largement survécu. Pour elle, le couple est fait de deux partenaires qui sont égaux en droits. Elle est favorable au divorce par consentement mutuel et pense que les garçons, comme les filles, doivent prendre part aux travaux du ménage. Mère de deux garçons, elle a vécu elle-même en union libre, et s’est toujours montrée en faveur du travail des femmes, seul moyen selon elle, de subvenir à leurs besoins et de gagner autonomie et liberté.

> Le 8 mars 2011, c'est toujours d'actualité.

Et c'est pour toutes ces raisons que c'est la journée internationale des droits des femmes  (et pas la journée de la femme, comme disent certains journalistes nunuches et mal informés) !

> Sources : Wikipedia. .... faire Clara Zetkin ou Journée Internationale des Droits des Femmes.

Et Google, il suffit de chercher à Clara Zetkin pour trouver des milliers de pages.

Et aussi :

http://8mars-online.fr/clara-zetkin