La Journée internationale des droits des femmes instaurée par les Nations Unies en 1977 (et non la journée de la femme, qui sent le discours creux, le bouquet de roses et les arts ménagers), trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du vingtième siècle, pour obtenir des meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est le contraire de la récupération marketing qui cible une clientèle de femmes au foyer, avec des promotions sur les produits considérés comme féminins, tel que les produits électro-ménagers, les cosmétiques ou les vêtements. Ces relents conservateurs et commerciaux véhiculent des stéréotypes sur le rôle de la femme dans la société profondément antiféministes et patriarcaux.
À l’inverse, des origines et des figures historiques méritent d’être évoquées, Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand, ou la Section des travailleuses créée à Genève (de 1868 à 1874 dans l’Association internationale des travailleurs (AIT). Et, bien entendu, les femmes de la Commune comme Paule Minck, André Léo, Victorine Brocher, Élisabeth Dmitrieff, Louise Michel. Il fauit mentionner aussi, Simone de Beauvoir, Rosa Luxemburg, Simone Weill, Gisèle Halimi… On oublie un peu que c'est à ces personnalités féminines hors du commun que nous devons des progrès qui paraissent aujourd'hui faire partie du paysage. Enfin presque ; quand il s'agit des droits des femmes, on n'est pas encore au bout du chemin...
Mais c'est en 1910 à Copenhague, lors de la conférence de "l’Internationale Socialiste des Femmes", que Clara Zetkin propose aux congressistes de dix sept pays d’organiser une "Journée internationale des femmes" pour promouvoir le droit de vote des femmes, l'égalité des droits et de meilleures conditions de travail.
Autre date repère : 1975 où l'Organisation des Nations Unies commence à célébrer la Journée internationale des femmes le 8 mars.
Si l’on en croyait les médias, l’image du féminisme d’aujourd’hui semble n’avoir qu’une seule origine, les États Unis. Mais s’il est vrai que les USA, de Joe Hill à Angela Davis et Martin Luther King, ont vu la naissance de rebelles héroïques, on vient de voir dans les lignes précédentes qu’ils ne sont pas seuls !
La féministe des images actuelles a connu de multiples métamorphoses depuis l’origine. Une iconisation états-unienne du personnage féministe contemporain est celle de Rosie la riveteuse, nous dit André Gunthert (historien, enseignant et chercheur), elle est l’œuvre du talentueux illustrateur états-unien Norman Rockwell. Inspirée par l’histoire d’une jeune femme nommée Rosalind Palmer, riveteuse dans une usine d’aviation, l’image (et une chanson très populaire à l’époque) accompagne la campagne de communication du gouvernement américain, qui appelle les femmes à participer à l’effort de guerre en prenant la place des hommes dans les entreprises. Depuis la fin de la guerre, les femmes états-uniennes ont repris leur place dans leurs familles et dans les luttes sociales… Comme en témoigne l’actualité de ces dernières décennies et les mouvements sociétaux comme Me too (et ses variantes françaises).
En effet, les convictions de Clara Zetkin lui ont largement survécu. Pour elle, le couple est fait de deux partenaires qui sont égaux en droits. Elle est favorable au divorce par consentement mutuel et pense que les garçons, comme les filles, doivent prendre part aux travaux du ménage. Mère de deux garçons, elle a vécu elle-même en union libre, et s’est toujours montrée en faveur du travail des femmes, seul moyen selon elle, de subvenir à leurs besoins et de gagner l’autonomie et la liberté dans la société.
En effet, quand il s'agit des droits des femmes, on n'est pas encore au bout du chemin...
> Illustrations de haut en bas. Rosie. Affiche de la causerie de Michel Pinglaut à Henrichemont avec titre nouveau. Gisèle Halimi. Louise Michel.
> Lire dans gilblog. Clara Zetkin. Elle a inventé la journée internationale des droits des femmes. >>> Lien.
Rosie la riveteuse”, ou la force au féminin. L’image sociale. >>> Lien.
Angela Davis, courte biographie. La toupie. >>> Lien.