À Henrichemont, les locaux de l’ancienne perception, route des Aix d’Angillon, sont destinés à accueillir un futur pôle de santé. Ce projet bienvenu permettra de développer l’attractivité de la ville et améliorera la qualité de vie des habitants, comme le déclare le maire de la cité de Sully à la Voix du Sancerrois en énonçant ses vœux. Actuellement, il ne reste qu’un seul généraliste dans la commune, et l'on souhaite à Gilles Bureau et à son équipe beaucoup de ténacité et une bonne dose de chance dans la recherche d’un médecin supplémentaire. Ils en auront besoin ! En effet, comme gilblog le rappelait le 11 novembre 2021, avec moins de 100 médecins généralistes pour 100 000 habitants, le Cher fait partie des déserts médicaux.
Urgences fermées la nuit, territoires sans médecins, suppression de dizaines de milliers de lits dans les hôpitaux, délais trop longs pour obtenir un rendez-vous : jamais la situation n’a été aussi critique pour des millions de Français, privés de soins. Et cette misère a grandi depuis des années à cause des décisions politiques de Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron et compagnie qui ont transformé la France (pourtant le pays de la Sécurité sociale), en désert sanitaire !
Selon les chiffres du ministère de la Santé, il manque des médecins généralistes dans 11.329 communes de France, soit une ville sur trois. Bien que l’on dénombre 226.000 professionnels, le mal ne peut que s'aggraver puisqu'un médecin généraliste sur deux est âgé d'au moins 60 ans. La cause du problème est connue : seuls 8.000 nouveaux praticiens sont formés par an, contre 13.000 en 1970, et les départs à la retraite ont été multipliés par six en dix ans. Ils devraient concerner près de 7.000 généralistes ou spécialistes en 2024. Selon des données récentes du Conseil national de l'ordre des médecins, certains territoires comptent moins de cinq médecins pour 10.000 habitants.
Pour ce qui est des spécialistes, la conséquence de la pénurie a comme effet l'allongement des délais d'attente pour les malades. En France, il faut attendre en moyenne 21 et 22 de jours pour pouvoir consulter un pédiatre ou un radiologue, 28 jours pour un chirurgien dentiste, 44 jours pour un gynécologue, 45 jours pour un rhumatologue, 50 jours pour un cardiologue, 61 jours pour un dermatologue et 80 jours pour un ophtalmologiste ! (chiffres cités par Le journal du dimanche du 5 mai 2019)
Ces statistiques masquent une terrible réalité : il y a en France au 21e siècle, des gens sans médecin traitant et d’autres qui renoncent à se faire soigner.
Pour remédier à cette situation scandaleuse, il faut nécessairement former des généralistes, des spécialistes et des infirmières, fixer de nouvelles règles pour l’installation des médecins, comme il en existe pour d’autres professionnels de santé (les pharmaciens par exemple). Pourquoi les étudiants en médecine dont la nation paye la formation ne seraient-ils pas affectés au terme de leurs études dans nos belles provinces pour quelques années (comme les enseignants) ?
Plus de médecins, mieux présents et mieux répartis, la pression s’allègerait sur les urgences, et les conditions de travail seraient meilleures pour tous les soignants.
Mais le cœur du sujet est politique et la crise créée par l’épidémie du covid l’a démontré : Il faut maintenant inverser la vapeur, donner de l’argent à la formation, à l’Hôpital public au lieu de réduire les budgets, augmenter les effectifs de soignants et leurs salaires, arrêter de gérer la santé comme une entreprise… Bref, renoncer au dogme libéral et aux directives de l’Europe qui sont la cause de ce désastre.
Les candidats présidents et candidats députés en auront-ils le courage ?