Sourire au subjonctif.


crime-plus-que-parfait

Le subjonctif sert à exprimer un fait pensé, souhaité ou imaginé (opinion, doute, fait irréel, incertain ou simplement envisagé), par contraste avec l'indicatif, employé pour rapporter les faits réels. Le mode subjonctif comporte quatre temps : le présent (que je chante), le passé (que j’aie chanté), l’imparfait (que je chantasse) et le plus que parfait (que j’eusse chanté). De nos jours, seulement deux temps du subjonctif sont utilisés, le subjonctif présent, et sa forme accomplie exprimant l'antériorité : le subjonctif passé. Le subjonctif passé exprime un fait accompli antérieur à l'énonciation ou à une autre action. 

Pour conjuguer les verbes au subjonctif on utilise que ou qu' devant le verbe. Exemples : Que nous marchions ; que vous vendiez ; qu'ils chantent ; qu'il soit. J'aimerais que ma fiancée soit auprès de moi. Il est probable qu'elle voyage par le train. Il faut que tu fasse soigner ton chien par le vétérinaire.

Les deux autres temps du subjonctif sont très rarement utilisés : il s'agit du subjonctif imparfait et du subjonctif plus-que-parfait, normalement employés lorsque le verbe de la principale est au passé. On rencontre encore ces formes archaïques, mais  essentiellement dans la littérature.

> Voici pour entretenir votre bonne humeur un petit poème au subjonctif plus que parfait. Ce texte savoureux d'Alphonse Allais (auquel un anonyme a ajouté d'autres vers), m'a été donné par une institutrice en retraite qui souhaite le partager avec les lectrices et lecteurs de gilblog. Remercions la pour ce bon moment.

Oui, dès l'instant où je vous vis,

Beauté féroce, vous me plûtes.

De l'amour qu'en vos yeux je pris

Sur le champ vous vous aperçûtes,

Mais de quel air froid vous reçûtes

Tous les soins que pour vous je pris !

Combien de soupirs je rendis,

De quelle cruauté vous fûtes,

Et quel profond dédain vous eûtes, 

Pour les vœux que je vous offris !

En vain je priai, je gémis, 

Dans votre dureté vous sûtes

Mépriser tout ce que je fis.

Même un jour je vous écrivis

Un billet tendre que vous lûtes

Et je ne sais comment vous pûtes

De sang-froid, voir ce que j'y mis.

Ah ! Fallait-il que je vous visse,

Fallait-il que vous me plussiez,

Qu'ingénuement je vous le disse,

Qu'avec orgueil vous vous tussiez.

Fallait-il que je vous aimasse,

Que vous me désespérissiez,

Et qu'en vous je m'opiniatrasse,

Et que je vous idolâtrasse,

Pour que vous m'assassinassiez !


> Et voilà de l'archaïque qui rime avec drolatique.


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