Née à Sancoins en 1863, orpheline à trois ans, Marguerite Audoux est placée comme bergère et servante en Sologne berrichonne, à Sainte Montaine. Puis elle monte à Paris où elle vit difficilement comme couturière, et commence à écrire. Elle fait la connaissance de Valéry Larbaud, Francis Jourdain, Léon-Paul Fargue et Charles-Louis Philippe. Un peu plus tard elle se lie d’amitié avec Alain Fournier qui l’admire. Sur l'insistance de son groupe d'amis et d’Octave Mirbeau, elle publie “Marie Claire” et obtient le Prix Fémina en 1910 ; elle a quarante sept ans. Dans “Marie-Claire”, elle raconte son enfance, de l’orphelinat à Bourges, au travail dans une ferme solognote, et affirme l’existence du petit peuple du Berry, personnages auxquels les auteurs ne s’intéressent jamais.
Dix ans après le succès triomphal de son roman (plus de cent mille exemplaires), elle publie une suite où elle décrit sa montée à Paris, c’est “L’atelier de Marie-Claire” (1920). La solitude, la misère, y sont évoqués avec la même bouleversante simplicité que dans son premier roman. Malgré son travail, malgré l'âge et sa vue qui se dégrade, elle continue à écrire : “De La ville au moulin” (1932), “La Fiancée” (1932) et “Douce lumière”. Douce lumière sera un ouvrage posthume, Marguerite Audoux meurt à soixante quatorze ans en 1937, quelques mois avant la publication de son dernier roman.
“Marie Claire” et “L’atelier de Marie-Claire” sont deux chefs-d'œuvre indissociables, vibrants, pudiques, vrais, sans effets de style, sans rhétorique, authentiques et sincères. “Marie Claire” est aussi un témoignage émouvant sur la vie des humbles en Berry au tournant du siècle, n’y cherchez pas de folklore ou de couleur locale, vous ne trouverez que la vie, la réalité des choses et la vérité des sentiments. Marguerite Audoux est un écrivain du peuple, et un auteur qui atteint la grandeur par une étonnante économie de moyens.
Le musée Marguerite Audoux est ouvert depuis juin 1990 à Aubigny-sur-Nère. On peut y découvrir la bibliothèque et les meubles de l’écrivain, ses brouillons, manuscrits, lettres et livres de comptes de la couturière.
“Marie Claire” et “L’atelier de Marie-Claire”. Les deux romans réunis en un volume de 400 pages. Éditions Grasset, collection “Les cahiers rouges”. 11,50 €.
Pour en savoir plus sur Marguerite Audoux :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marguerite_Audoux