...Avec le spectacle "Connaissez vous Mac Nab ?"
Stéphane Branger accompagné par Christophe Soulat (guitare) et Marc-Albéric Lestage (flûte traversière et accordéon), raconte en chansons la vie et l’œuvre de Maurice Mac-Nab (1856-1889), poète et chansonnier vierzonnais qui fit les beaux jours du cabaret du Chat Noir ...et de quelques autres.
Ce précurseur du surréalisme a créé un humour noir, pince sans rire et saugrenu qui n'appartient qu'à lui. Comme inspiré par une étrange prémonition, Mac Nab a choisi des thèmes d'actualité : la politique, les faits divers, la publicité ou l’érotisme, qui font toujours mouche aujourd'hui.
Mac Nab connut le succès au Chat Noir à Montmartre. Contestataire et anarchiste, avec trois gestes et trois notes dans la voix il avait sur scène une présence irrésistible dit-on. Tout habillé de noir, il donnait l'impression de prononcer une oraison funèbre. Pourtant tout son être irradiait le comique....
Vous entendrez dans ce spectacle simple et chaleureux, servies par la voix de Stéphane Branger, les chansons les plus emblématiques de Mac Nab : "Le grand métingue du métropolitain", "Le pendu", ou "Un bal à l’hôtel de ville".
Et comme gilblog vous aime bien tous, voici justement le lien de la video où Stéphane Branger interprète "le grand métingue du métropolitain". Après la video, descendez dans la page, vous trouverez un cadeau : les paroles du grand métingue du métropolitain. Comme ça, vous pourrez apprendre la chanson, bande de petits veinards !
> Pour voir la video sur Myspace cliquez sur ce lien : http://www.myspace.com/video/connaissezvousmacnab/le-grand-m-tingue-du-m-tropolitain/108534613
C'était hier, samedi, jour de paye,
Et le soleil se levait sur nos fronts
J'avais déjà vidé plus d'un' bouteille,
Si bien qu' j'm'avais jamais trouvé si rond
V'là la bourgeois' qui rappliqu' devant l' zingue:
"Feignant, qu'ell' dit, t'as donc lâché l' turbin?"
"Oui, que j' réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingue du métropolitain !"
Les citoyens, dans un élan sublime,
Etaient venus guidés par la raison
A la porte, on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon
Bref à part quatr' municipaux qui chlinguent
Et trois sergents déguisés en pékins,
J'ai jamais vu de plus chouette métingue,
Que le métingue du métropolitain !
Y avait Basly, le mineur indomptable,
Camélinat, l'orgueille du pays
Ils sont grimpés tous deux sur une table,
Pour mettre la question sur le tapis
Mais, tout à coup, on entend du bastringue;
C'est un mouchard qui veut fair' le malin!
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingue du métropolitain !
Moi j' tomb' dessus, et pendant qu'il proteste,
D'un grand coup d' poing, j'y renfonc' son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste,
En faisant signe aux quatr' municipaux
A la faveur de c'que j'étais brind'zingue
On m'a conduit jusqu'au poste voisin
Et c'est comm' ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingue du métropolitain !
Morale:
Peuple français, la Bastille est détruite,
Et y a z'encor des cachots pour tes fils !..
Souviens-toi des géants de quarante-huite
Qu'étaient plus grands qu' ceuss' d'au jour d'aujourd'hui
Car c'est toujours l' pauvre ouverrier qui trinque,
Mêm' qu'on le fourre au violon pour un rien,
C'était tout d' même un bien chouette métingue,
Que le métingue du métropolitain !
16 août1887. Les grèves de Vierzon. Il y en eut dix sept cette année là, le sang biturige coulait encore dans les veines des ouvriers vierzonnais ! Ces grèves déclenchèrent un immense mouvement de solidarité en France.
> Lire l'intéressant article de Stéphane Branger sur Maurice Mac Nab en cliquant sur ce lien