Philippe Noireaux, rédacteur en chef du Berry Républicain depuis le 1er septembre 2011 s'autoproclame expert donneur de leçons avec un article intitulé "les fossoyeurs" dans Le Berry dimanche du 9 novembre.
Pour lui les protestataires de Séraucourt sont une "cohorte d'opposants professionnels, de contestataires chroniques, de grincheux passéistes, d'opportunistes politiques et de suiveurs en mal de causes à défendre". À ses yeux, vouloir protéger Séraucourt et réhabiliter la MCB sur son site est un "combat d'arrière-garde mené par de soi-disant "amis" de la Maison de la Culture alliés à des politiques qui, battus dans les urnes, tentent un ultime (?) baroud pour faire capoter un projet qui ne leur convient pas et/ou déstabiliser un maire déjà en mauvaise posture. Suivent quelques skateurs et autres qui semblent découvrir le dossier". On croirait lire du Pascal Blanc. Avec cette prose monsieur Noireaux aura du mal à se faire des amis à Bourges, et son journal y perdra encore quelques lecteurs...
Essayons de rafraîchir un peu les connaissances de monsieur Noireaux. La construction du bâtiment de la MCB date de l'entre-deux-guerres. Il est édifié par l'architecte Marcel Pinon à la demande du maire Henri Laudier pour réaliser une "Maison du peuple". Le projet original de Pinon, bel exemple du style de l'époque, est un complexe beaucoup plus vaste que celui qui sera réalisé, car les travaux sont stoppés par la guerre de 1939/45. Dans les années soixante le bâtiment reprend vie avec Raymond Boisdé, maire de Bourges. Le Grand théâtre d'une capacité de 916 places, et le Petit théâtre d'une capacité de 350 places, sont construits. Des salles d'exposition et une discothèque sont aménagées. Un Centre dramatique national dirigé par Gabriel Monnet s'installe dans les murs de l'édifice. Inaugurée en 1963, elle est une des premières Maisons de la Culture de France voulues par André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles du président De Gaulle. Elle est gérée avec un certain succès (elle lance le Printemps de Bourges) par ses directeurs successifs et une association qui deviendra "les amis de la MCB" à son changement de statut en Établissement public. Ce monument historique prestigieux, un des fleurons architecturaux de Bourges dont la façade est classée, est cher au cœur des berruyers. L'abandonner serait un scandale. Mais Philippe Noireaux, qui semble ne pas savoir tout ça (par ignorance ?) prend le parti des bétonneurs.
Depuis la présentation du projet de réhabilitation à la Mairie en février 2011, puis l'arrêt des travaux en octobre 2012 et le feuilleton du fiasco de la nouvelle MCB, les annonces successives de Serge Lapelteuse ont été gobées et recopiées platement par Le Berry dirigé par Philippe Noireaux, sans faire l'objet d'aucune recherche ou vérification pour aider les lecteurs (qui sont aussi des citoyens) à y comprendre quelque chose. Le Berry, qui n'a jamais pris la peine d'enquêter sur les projets pour la MCB, n'a jamais exposé quels en sont les composantes, les budgets, ni publié un seul dossier détaillé sur le sujet, jamais recherché à exposer les différents points de vues....
Les lecteurs du Berry Républicain, mériteraient pourtant d'être informés sur l'origine et les circonstances du déclassement de cette partie du site de Séraucourt (après que la Commission des sites eût refusé la construction du Conservatoire régional de musique sur cet emplacement). Ils méritent aussi qu'on leur expose pourquoi la capacité des salles sera réduite et comment la construction prévue sur les pentes de Séraucourt risque de n'être qu'un "équipement culturel" de plus, et pas une maison de la Culture. Ils ont aussi le droit de connaître les propositions des associations, que ce soit pour la protection du patrimoine naturel de la place, ou la reconstruction de la MCB sur son site.
Se sentant sans doute un peu coupable de ces loupés, Philippe Noireaux essaye le brouillage et sermonne une partie de ses lecteurs sur le ton des reproches virulents, au lieu de se remettre en question, de faire un mea culpa ou de se taire pudiquement.
Aujourd'hui des berruyers s'émeuvent de l'abattage des arbres de Séraucourt alors que le projet de la MCB n'est pas financé avec certitude. Ils commencent à réaliser (un peu tardivement) qu'il est possible de réhabiliter le site historique de la MCB au lieu de le bazarder, ce qui serait mieux et probablement moins cher - comme le montre un projet architectural de Christian Gimonet. En se mettant à la remorque des informations distillées par Serge Lepeltier et son successeur, Le Berry Républicain de Philippe Noireaux a contribué à cette situation.
Probablement ignorant de l'histoire locale et de l'apport des associations à la vie de Bourges, le rédacteur en chef du Berry se fait donneur de leçons en des termes méprisants pour nombre de ses lecteurs. Il s'associe à quelques "décideurs" municipaux qui s'accrochent à un projet qui n'est pas digne de Bourges, ni de la culture. C'est ça qui est d'arrière garde.
Et s'il y a un fossoyeur, c'est ce monsieur Noireaux, un fossoyeur du journalisme à l'avant garde ...du pas grand chose.
Allez, si on pariait que son article aura contribué à faire déplacer un peu plus de monde mercredi 12 novembre à 8 heures place Séraucourt ???
> La pétition : NON à la destruction des Jardins de Séraucourt, OUI à la réhabilitation de la MACU. >>> Lien.
> Contact pour joindre le collectif : Luttes Séraucourt 110 rue Charlet 18000 Bourges. luttes.seraucourt.bourges@gmail.com
> Voir dans gilblog plusieurs pages sur le même sujet :
Maison de la Culture de Bourges. La même, mais toute neuve en 2013. >>> Lien.
MCB. Imprévoyance, archéologie et pétition. >>> Lien.
Une autre nouvelle Maison de la culture ...en 2018 ! >>> Lien.
La Maison de la Culture de Bourges verra-t-elle le jour ? >>> Lien.
La future Maison de la Culture est en danger. >>> Lien.
Maison de la culture, ça bouge à Bourges. >>> Lien..
MCB : J'ai fait un rêve. >>> Lien.
Ne pas confondre culture et Cultura. >>> Lien.