"Quelques bottes de paille ont brûlé sur les coteaux de Morogues afin de protéger la vigne des températures qui se sont bien rafraîchies, nous dit Le Berry Républicain du 22 avril. Pour conjurer le mauvais sort à 21 heures mardi soir, une vingtaine de vignerons et habitants sont partis en procession derrière le bâtonnier de Saint Paul. Patrick Senée, bâton en main. Le groupe a déambulé dans les rues de Morogues chacun tenant une bougie allumée en chantant des quantiques (sic) pour saint Paul afin qu'il protège les vignes contre le gel. Puis, le groupe s'est rassemblé autour d'un verre de menetou-salon dans une grange pour veiller puisque des bottes de paille ont été brûlées sur les coteaux pour réchauffer l'atmosphère nocturne. Cela aura au moins eu le mérite de fonctionner dans la nuit de mardi et mercredi”.
> Ce samedi 22 avril 2017, deux événements majeurs se sont télescopés. En effet, suite aux calembredaines de Donald Trump qui donnent déjà lieu à des coupes drastiques dans les budgets de la recherche scientifique, mais pas aux budgets alloués aux créationnistes, les chercheurs du monde entier se sont fédérés pour organiser des marches pour la science, à l’occasion de la journée de la terre.
Dans le même temps, au cœur des terres ancestrales du Haut Berry, une petit village riche de ses 423 habitants allait le même jour, balayer d’un revers de goupillon, pardon, je voulais dire de manche, tous les acquis de la France science en marche depuis des siècles…
Pour ce faire, il aura fallu qu’une vague de froid menace, comme elle l’avait déjà fait la veille, de réduire à néant l’espoir d’une belle vendange. Que faire alors devant cette éventuelle calamité ?
Tout le monde le sait, en ce domaine, la science ne peut proposer aucun outil thérapeutique, sauf un constat d’impuissance en bonne et due forme ! Alors, que faire ?
Éclairés par la Providence, quelques esprits éclairés sans doute passionnés par le Moyen Âge, se sont plongés dans la lecture de vieux grimoires et en ont conclu qu’il fallait s’en remettre à Dieu et à ses saints. En l’occurrence Saint Paul qui est un bienfaiteur reconnu de la viticulture.
Il fallait faire vite cependant, et c’est donc dans l’urgence et dès 21 heures, que la statue du Saint fut transportée vers les vignes, fermement guidée du geste et de la main par le bâtonnier Patrick Senée.
Le cortège, réunissant les esprits éclairés, gens de foi, dévots, vignerons, superstitieux et habitants s’était ébranlé, Saint Paul en tête, au son des cantiques à la gloire du bon Saint. Les voix des pèlerins s’élevaient vers les cieux, tandis que chacun éclairait la route en tenant une chandelle allumée à la main.
La procession et les chants ne cessèrent qu’aux lueurs de l’aube et il faut bien le constater, les vignes étaient sauvées ! Le thermomètre n’était pas descendu au-dessous de zéro !
Un vrai miracle vous dis-je, un de ces miracles qui loin des milieux officiels diplômés, reconnus et patentés impose la remise en cause des certitudes cartésiennes si bien ancrées en nous.
Devant ce miracle irréfutable, la curie Romaine ne s’est d’ailleurs pas trompée car dès le lendemain des consignes étaient données afin que la reconnaissance des choses dites “surnaturelles” soit effective et prise en compte.
Aux dernières nouvelles et d’après mes informateurs, il semblerait que l’appel ait été entendu, car le Ministère de la santé semble vouloir donner une suite favorable à la reconnaissance curative du “débredinoire” ou “déberdinoire” en parler local de Saint Menoux, ainsi que le classement en centre officiel de soins psychiques de la Berthenoux, spécialisé dans les exorcismes.
A noter que dans l’article du Berry, cantique est orthographié : "quantique"… On ignorait jusqu’alors que la mécanique quantique pouvait avoir une influence sur l’humeur de Saint Paul et sur celle des gelées….
Alain Broglio.
Envoyé spécial pour gilblog, la Revue de Métapsychique et La Pensée Rationaliste.