Mardi 30 avril, réunion d'information à la Mairie de Bourges sur l'abandon de l'ancien projet d'une nouvelle Maison de la culture sur le site "historique", et sur le nouveau projet d'une nouvelle MCB (vous suivez ?) à quelques encablures, toujours sur la Place Séraucourt. Plus de deux cents participants sont venus, il y en a jusque dans les les escaliers et dans le hall, tout comme pour la première réunion d'information le 7 février 2011.
Serge Lepeltier très à l'aise (genre pédagogue), explique la ribambelle d'avatars qui ont jalonné les travaux, jusqu'à leur abandon. Il faut dire que l'on a du mal à comprendre la complexité de l'enchaînement des événements, augmentation de la hauteur du bâtiment, procédures complexes, délais légaux, réglementation des fouilles archéologiques, dérogations promises et qui n'auraient pas été suivies d'effet, budget revu à la hausse, et j'en passe. Heureusement, Serge Lepeltier, lui, sait et il explique tout par la faute de l'État qui a changé son fusil d'épaule en cours de route et à cause de ces fichus archéologues. Pourtant c'est la loi qui impose les fouilles archéologiques, et le projet a été établi sans en tenir compte. Vouloir ignorer la loi et monter un tel projet sans le coût des fouilles, c'est pour le moins aventureux. D'où sans doute cette impression de malaise dans le public, qui ne possède pas aussi bien le sujet que Serge Lepeltier... Et le maire de Bourges termine son exposé en annonçant le budget du nouvel édifice et son emplacement en bordure du parking de la place Séraucourt.
Au moment des questions, c'est un peu folklorique. Deux messieurs genre papy Mougeot se succèdent au micro, l'un appelle la façade de l'ancienne MCB "une ruine", l'autre s'inquiète du stationnement et du bruit que feront les camions, mais ça ne fait pas avancer le chmilblic. Ensuite ils posent longuement des questions montrant qu'ils n'ont ni lu la presse ni suivi l'exposé de Serge Lepeltier ; le maire les rembarre avec son élégance coutumière. Un monsieur un peu pédant fait étalage de son beau parler (un futur candidat aux élections municipales ?), et après de nombreuses détours de langage, déclare qu'il faut prendre en compte le coût du chantier abandonné pour établir le total du budget de la nouvelle nouvelle MCB. Pertinente observation approuvée par le maire et l'assistance (merci on y avait pensé). Bref, Le Berry a raison d'écrire que le public et le maire n'étaient pas sur la même longueur d'ondes.
Mais ça finit mieux avec l'intervention de Philippe Salvetti, membre de l'association "Les amis de la Maison de la Culture" qui se présente et déclare qu'il faut tourner la page et réaliser au plus vite le nouveau projet afin que le public berruyer retrouve le chemin de "sa maison". Piqué au vif, Lepeltier répond qu'il est lui aussi un ami de la Maison de la Culture (il est vrai que ça va mieux en le disant). Répondant implicitement aux interrogations sur l'état de la façade classée, des palissades du chantier et de l'avenir du site, François Lerat suggère que le vide soit comblé par une belle et bonne information sur l'avancement du projet. D'après la tête du maire, on dirait qu'il n'y avait pas pensé.
Du concret, maintenant. La nouvelle MCB sera construite Place Séraucourt, sur la pente située entre le parking et la rue Jean Bouin, à mi chemin entre l'ancien site et le Château d'eau, site qui avait été envisagé pour le Conservatoire (voir le schéma d'implantation en haut de page). Les spectateurs y accèderont de plain pied par le parking. Le budget prévisionnel est de vingt quatre millions d'euros hors taxes (en euros actuels le conservatoire coûterait vingt millions). Le pré-programme sera terminé fin juin et sera suivi du concours d'architectes (international pas moins !) d'octobre 2013 à juillet 2014. Après la sélection viendra l'étude de maîtrise d'oeuvre qui finira en mars 2015, le chantier suivra et se terminera à la fin de 2017. Cette fois il y aura bien les deux salles de théâtre, les deux cinémas, le restaurant, les salles de répétition, les loges, les bureaux et tutti quanti.
Les relations avec la ministre de la Culture semblent être désormais au beau fixe, et Bourges serait prioritaire dans le futur plan État-Région, ce qui offre plus de garanties sur les futurs financements publics. Elle est pas belle la vie ?
Bref, la première Maison de la culture de France aura vécu, et mal fini. Quant au site maintenant dévasté, son sort sera scellé plus tard, mais il sera voué à la culture, affirme Serge Lepeltier. On en prend note, car on espérait bien ça.
Le projet nouveau qui vient de sortir semble être sur les rails et, sauf tsunami, incendie, invasion étrangère, ou bouleversement électoral, la nouvelle Maison de la culture de Bourges ouvrira en 2018. Enfin, on n'est pas à l'abri d'un petit retard. Quand on voit les intempéries....
> Lire les chapitres précédents dans gilblog.
Une autre Maison de la culture à Bourges et des questions. >>> Lien.
MCB. Imprévoyance, archéologie et pétition. >>> Lien.
MCB. La même mais toute neuve en 2013. >>> Lien.
> Lire aussi dans Bourges Bazar, le blog d'Alain Fourgeot : La Macu est foutue, vive la Maison de la culture. >>> Lien.
Et le site web de l'association des amis de la Maison de la culture de Bourges. >>> Lien.