Le groupe "Alerte uranium" s'emploie à faire la lumière sur les essais d'armes à l'uranium appauvri dans le polygone de tirs de Bourges. Jusqu'à présent, les pouvoirs publics refusent de répondre. Pourtant, outre les conséquences effroyables de l'emploi de ces armes dans les conflits actuels, la santé des riverains du polygone est menacée.
Des munitions à l’uranium ont été utilisées au cours des guerres récentes. Les militaires ayant participé à ces guerres, les populations civiles, en ont subi les effets et les conséquences à long terme. Pour les scientifiques l’augmentation des leucémies, cancers, altérations génétiques, atteintes rénales est prouvée. Comme pour "l'agent orange" employé par l'armée étatsunienne au Viet-Nam, des images insoutenables montrent les effets des radiations sur les populations civiles et les malformations occasionnées aux enfants. Ces armes ont été utilisées en Irak, en Bosnie, au Kosovo et récemment en Libye. Les empennages des missiles Tomahawk contenaient des barres d’uranium appauvri de trois cents kilos (un projectile anti-char a l'uranium appauvri n'en contient que trente grammes), on peut imaginer la quantité de poussières d’uranium qui s'est répandue dans l’atmosphère des villes libyennes après six mois de bombardements…. On imagine aussi les suites sur des générations d'enfants libyens.
C’est à Bourges dans les ateliers de l’EFAB, puis de GIAT Industrie que les prototypes de ces armes ont été conçus. Ces munitions ont été testées sur le polygone de Bourges durant plus de quarante ans, et mille quatre cents tirs ont été réalisés de 1990 à 2000 (mais ont-ils vraiment cessé ?).
La toxicité chimique et radioactive de ce métal a été longtemps sous-estimée voire dissimulée d’où l’inquiétude des personnels et des habitants proches du Polygone. Cette inquiétude est d’autant plus vive que des questions restent sans réponse, sur la nature de l’uranium utilisé, sur le nombre et les conditions des tirs, sur la fréquence des cancers dans le Cher (le taux de cancers serait plus élevé dans l’est du département du Cher que dans le reste de la Région).
Le gouvernement français ne reconnaît pas la dangerosité particulière de ces armes : "Il n’est donc pas envisagé de suspendre l’usage des munitions à uranium appauvri" répond le 18 janvier 2011 le Ministre de la Défense à une question de monsieur Warsmann député UMP des Ardennes. Ainsi notre gouvernement avec les USA, la Grande Bretagne, et Israël, a voté contre toutes les résolutions présentées à l’Assemblée Générale des Nations Unies allant vers leur interdiction mondiale.
Prenant en compte les "nombreux témoignages sur les effets nocifs, et souvent mortels, tant sur les militaires que sur les civils" des armes contenant de l’uranium appauvri, en mai 2008 le Parlement européen a adopté une résolution pour une interdiction mondiale. Il demande aux Etats de l’Union Européenne : d’imposer un moratoire sur leur emploi, de procéder à des études scientifiques (sanitaires et environnementales) dans les zones concernées (y compris les zones d’essais), de jouer un rôle moteur dans l’élaboration d’un traité international sur leur interdiction.
Depuis, le groupe "Alerte uranium" demande sans succès, la mise en œuvre concrète de la résolution du Parlement Européen, c’est à dire notamment :
L’arrêt des essais d’armes à uranium sur le polygone de Bourges. La transparence dans la surveillance des déchets radioactifs des tirs, stockés sur le polygone. La réalisation d’une enquête épidémiologique (registre des cancers) dans les communes proches du polygone. La recherche d’uranium dans les eaux (Airain, Craon, Yèvre, nappes phréatiques), dans les sols (dépôts sédimentaires), la flore et la faune dans et au voisinage du polygone.
> Le groupe "Alerte uranium" organise une réunion d'information "Pour la vérité sur les armes à Uranium dans le Cher". La réunion aura lieu vendredi 4 novembre à 18 heures, Salle des fêtes de Bengy sur Craon.
Exposé et vidéo-projection.
> Groupe "Alerte uranium" du Collectif 18 contre la guerre.
Mouvement de la Paix
139 av de Saint Amand 18000 Bourges
02 48 20 30 15 – mail : 18@mvtpaix.org
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