Identité nationale... Et l'identité berrichonne alors ?

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Comme un coup de tonnerre en plein ciel bleu, l’identité nationale est devenue subitement un débat officiel. Amis du Berry, préoccupons nous de l’identité berrichonne avant que d'autres s'en occupent à notre place ! Il est temps de définir (en dix articles et un bonus), les principes qui nous permettront d'avoir enfin une vraie identité. Soyons encore plus berrichons, nous n'en serons français que davantage, vingt dieux ! 

Article 1)  Les  berrichons doivent parler la langue berrichonne (qui n'est ni patois, ni français bâtard), Yves Fromion, Serge Lepeltier, Irène Félix et Alain Raffesthain, devront s'y mettre, abandonner leur accent pointu ridicule et laisser tomber une bonne fois pour toutes le français actuel, qui est lardé de mots anglais, médiatiques et technocratiques, si pénible à l'oreille et si peu peu académique.

Article 2) Les berrichons devront pouvoir chanter de mémoire sans erreur et sans regarder la feuille : "Au pays du Berry", ou tout autre chant berrichon d'origine traditionnelle contrôlée.

Article 3) À l'occasion des manifestations publiques, des fêtes et des cérémonies, les berrichons sont vivement encouragés à porter la biaude, et les berrichonnes la coiffe en dentelle, pour manifester leur attachement à notre belle province. A condition bien sûr que ces accessoires soient fabriqués localement et avec des matériaux d'ici.

Article 4) Les berrichons doivent posséder et porter sur eux plusieurs cartes d'associations locales (telles que La sabotée d'Ourouèr les Bourdelins, Les Joyeux Forêtins d'Auxigny, Les danseux d'bourée de Baugy, Les Birettes berlaudes de Berry Bouy... liste non limitative ), et les présenter à toute demande de la maréchaussée. À défaut, ils seront emmenés au poste ou à la gendarmerie pour vérification d'identité, analyse généalogique et recherche d'ADN.

Article 5) Les berrichonnes âgées de vingt huit ans au plus, doivent être mariées ou avoir au moins un enfant de père berrichon. Le géniteur, qu'il soit mari, concubin ou autre, n'aura pas les pieds dans le même sabot et devra être capable de subvenir aux besoins de sa descendance. Il devra assumer sa scolarité, veiller à lui dispenser une éducation berrichonne et pouvoir faire vivre sa famille au pays, dans une commune du Cher ou de l'Indre.

Article 6) Les berrichons doivent savoir compter, additionner, soustraire, multiplier et diviser, en Euros. Les retardataires qui convertissent encore en anciens francs seront reconduits de l’autre côté de la Loire, ou dans un département périphérique.

Article 7) Les berrichons s'obligent à la fréquentation des marchés locaux et des foires commerciales de notre belle province, pour y acheter leur subsistance pourvu qu'elle soit d'origine locale certifiée. Les paniers bios et paniers du jardin sont également conseillés. Une oxygénation régulière dans les forêts locales, ou sur les itinéraires balisés est vivement recommandée.

Article 8) Les non berrichons sont autorisés à séjourner dans les lieux d'intérêt touristique à condition de consommer exclusivement les produits locaux. Ils se verront délivrer une autorisation provisoire de séjour à la Mairie de la commune. Les non berrichons pouvant justifier d'un lien de parenté avec une berrichonne ou un berrichon pourront repartir avec douze bouteilles de vin local et deux douzaines de Crottins de Chavignol, ou Pyramides de Valençay, sans acquitter de taxe de sortie.

Article 9) Les berrichons et berrichonnes sont de bonne constitution, car bien nourris. Ne venez pas, avec des silhouettes longilignes et des cuisses d'anorexiques, porter atteinte au moral et à la réputation des femmes et des hommes de chez nous, sous peine d'être reconduits de l’autre côté de la Loire, ou dans un département limitrophe.

Article 10) Les berrichons aiment voyager, ils peuvent librement visiter le vaste monde. Nous les incitons à raconter à leur retour que ça n'est pas aussi bien ailleurs et que c'est mieux ici.

Article 11 (Bonus). Ne tournons pas autour du pot, berrichon ou pas, est réputé être un bon français et sans problème d'identité nationale celui qui est défini dans ce texte fondateur, l'Acte constitutionnel de la République (Constitution de l'an I - 1793, article 4). "Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard  - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des Droits de citoyen français".

Voila, tout est dit. Cette petite piqure de rappel pourrait bien servir de conclusion, non ?  

Voici le lien :

http://mjp.univ-perp.fr/france/co1793.htm


Merci à "Brave patrie" dont un article consacré à l'identité des parisiennes m'a inspiré ce pastiche.

Le Berry républicain a eu la gentillesse de s'intéresser à ma version de l'identité berrichonne, voici le lien : http://www.leberry.fr/dossiers/blogueurs_berrichons_invites@DRlBLDtUMisBExM-.html


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