Pour celles et ceux qui n'ont pu voir l'émission, voici la video du reportage de France 3 du mercredi 16 mai qui montrait les dangers de l'usage de l'uranium et du thorium à des fins militaires. Pendant que des essais sont réalisés en Europe et ailleurs, des agneaux à deux têtes naissent en Sardaigne, des leucémies inquiétantes sont relevées près de Bourges. Les riverains des champs de tirs militaires seraient les autres victimes indirectes des guerres en préparation.
Chaque année des milliers d’armes de guerre sont testées sur des zones militaires en Europe. Tout près de Bourges, l’armée française a fait exploser des milliers d’obus à l’uranium appauvri. En Sardaigne, des dizaines de milliers de missiles ont été lancés, à l’air libre, par les armées de l’Otan et les industriels de l’armement.
L'uranium naturel a besoin d'être enrichi pour être utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires. Après extraction, le minerai est envoyé en usine d'enrichissement qui produit le combustible recherché ainsi que de I'uranium appauvri (qui n'est pas moins dangereux que l'autre). Chaque année la France produit environ seize mille tonnes d'uranium appauvri. Ce métal possède des caractéristiques qui intéressent les professionnels de l'armement. Il est très lourd, dense et peu onéreux (?). Projetés à très forte vitesse, les obus, munis d'une flèche en uranium appauvri, percent tous types de blindages de chars. En se pulvérisant à l'intérieur du char (ou sur sa cible), cet uranium provoque un nuage de particules présentant une forte toxicité. Ces oxydes d'uranium, une fois inhalés, viennent se placer dans les organes tels que les poumons, les reins et les os.
Les risques de maladies sont des cancers et des leucémies. "Par inhalation, la dose annuelle à ne pas dépasser est de I'ordre de deux cents à trois cents becquerels pour un adulte. Prenez une munition à uranium appauvri qui pèse un kilo dont 30% ont été vaporisés en fines particules (trois cents grammes). Cela représente un à deux millions de becquerels !" déclare Corinne Castanier, présidente de la Criirad.
Si en France l’armée reste silencieuse et refuse d’informer les citoyens, en Italie, le scandale a éclaté. Le reportage de France 3 a le mérite d'alerter l'opinion et de donner plus de portée à l'action du groupe "Alerte uranium" créé dans le Cher. Grâce à son action, un Comité local d'information (CLIC) vient d'être créé par la Préfecture. Ce premier recul des pouvoirs publics est purement formel, car pour le CLIC, il n'y a rien d'anormal au polygone de Bourges... Pourtant, il est bien connu que les armes à l'uranium sont utilisées depuis longtemps dans les conflits et que les principales victimes sont les populations civiles en Serbie, en Irak, en Afghanistan au Liban en Palestine et ailleurs. Le reportage dénonce la France, l'Italie, l'OTAN et ses alliés, (mais évite d'y associer Israël). On attend la suite...
> "Dans les poubelles des marchands d'armes" Une enquête exclusive de Sophie Le Gall, Pascale Pascariello et Linda Bendali dans le cadre de l'émission "Pièces à conviction" de France 3 diffusée le 16 mai. On peut voir aussi la video sur YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=QmpDsZ8wig0&feature=related