Confinés, on s’occupe comme on peut. Michel Pinglaut revisite son inventaire des bourrées berrichonnes en les assortissant de jeux de mots et de calembours. Accrochez vous !
Moué, pour pas avouèr l'bourdon de ranfarmé, je me r'danse toutes les bourrées d'nos communes du Cher depuis l’an 2016, où que j'avions commencé à faire l'inventaire des bourrées d’cheu nous.
C'est coume l'parler local, ça change suivant qu't'es du Boischaut, du Pays Fort, d'la Champagne berrichoune ou du val de Germigny, des bords de la Vauvise ou de l'Arnon, qu' tu seyes Solognot ou Forêtin…C'est pas Diou possib’ y en avait autant coume autant, des bourrées ! Et pas seulement à Sancerre, Menetou-Salon, Quincy, Châteaumeillant ou Venesmes. Les gârs et les fumelles, les vielleux, cor'museux ou chanteux y s' sont point fait faute d'y douner un nom pour montrer au village voisin, qui z'étaient pas des bédas, et qui pouvaint inspirer des gârs coume Lully, Coup’rin (un maûvais moissonneux, paraît-il), Gaston Guillemin ou Jean-Louis Boncoeur.
Coume Saint Vincent est devenu l'saint des vignerons (vin), Blaise, l'saint des moissoneux et des bounhoumes (blé), Abdon, celui des forgerons(dame Tap'don')..., les bourrées ont pris leurs sornettes itou.
Commençons don' par le be a ba du maî't' d'école: A..., B..., C...
La bourrée des vieilles d'Ainay,
La pilônnée d'Allouis(Celle-là , on peut la trouver qu'à Allouis, et elle existait pas au XIXe)
* celles que j'vas écrire en pencher enqu'une étoilée, a sont des particularismes locaux)
La gaulée d'Annoix,
La brassée d'Argent,
La bourrée ramassée d'Argent; oui, dans certains pays, y-z-en ont pensé plusieurs,
* La scottisch d'Aubigny qui date de Marie Stuart; elle est tolérée en jupe ou en kilt,
* l'envolée d'Avord; du début du XXe siècle, les déplacements se font en hélice, et les bras tendus, en horizontale,
La bourrée des bédas à Beddes,
La débarbouillée de Berry-Bouy,
La relevée de Bessais,
La bourrée plantée de Blet,
L'accordée de Boulleret; Boulleret a donné pensement aux danseux et danseuses, à plein d'idées d'union des corps. C'est Henri IV, le vert galant, qui lors d'une visite à Henrichemont, fut informé du nom de ce village. Il comprit, selon le folkloriste Coudé du Foresto, " boule raie ", d'où les sous-entendus soulevés lors de ces danses,
La bourrée couplée de Boulleret,
L'arrangée , toujours de Boulleret,
La bourrée couchée, encore à Boulleret, et qui se pratiquait beaucoup après moisson,
La grande bourrée bigée, ou la petite, encore à Boulleret,
La mignarde; ils en avaient de la ressource à Boulleret,
La tournante de Boulleret, qui fut très vite réprouvée, interdite par l'église et par George Sand. Il parait que certains la pratiquent encore, cachés dans des caves. D'après Coudé du Foresto, ces pas et gestes sont immoraux et condamnables,
La bourgeonnée de Bourges,
*La printanière de Bourges; ancienne danse souvent pratiquée par les maraîchers sur les bords de la Voiselle; Daniel Colling l'a adoptée et dansée dans les marais de Bourges.
La bourrée foirée de Bouzais,
La bourrée des Bousous de Bouzais,
La mardounée de Bouzais; toutes ces bourrées sont inspirées de Rabelais ; Gargantua les dansait, enfant,
*La bourrée centrée de Bruère-Allichamps; les gârs de Vesdun et de Saulzais-le-Potier ont aussi voulu danser la bourrée centrée, la bouffée de Bué.
Voilà une première liste des villages du Cher de A à B. Michel Pinglaut, alias Albert Nanciau, continuera avec les nombreusx villages en C..., à commencer par la chevauchée de la Celle. De A à B, toutes les communes ne sont pas recensées, notamment Achères, premier village par ordre alphabétique. Si vous pouvez aider Michel dans ses recherches, envoyez un message…