Le petit port de Taizhou (Province de Zheijiang au sud est de la Chine) est devenu la destination ultime pour des tonnes de produits électroniques, et le lieu d'une horrible pagaille.
Les décharges de la ville sont devenues l'un des dépotoirs favoris du monde pour les objets périmés tels que téléviseurs, ordinateurs, téléphones mobiles, et autres déchets électroniques.
Dans les rues, du matériel écrasé ou démonté s'amoncelle un peu partout, et jusque sur les trottoirs, tandis qu'une fumée acide et noire se répand sur la ville.
Démonter et recycler les déchets électroniques est une activité qui n'est ni propre ni facile. Les composants manipulés, tels le plomb, le chrome et l'étain sont cancérigènes. Sans maîtrise ni protection de l'environnement, l'air et l'eau sont contaminés, causant un danger pour la santé des habitants.
Le traitement des déchets électroniques est un vaste problème où l'on voit les pays développés expédier leurs ordures électroniques vers les pays moins développés et mettant en danger les plus pauvres parmi les pauvres.
Cette pratique se poursuit malgré les conventions internationales qui veulent limiter l'exportation de déchets électroniques vers des pays en développement par des moyens illégaux.
Environ 80 % des déchets électroniques mondiaux finissent en Asie, et 90 % de ce volume atterrit en Chine, selon Baidu Wikipedia.
Parallèlement aux décharges de Taizhou, il existe d'autres centres de déchets dans d'autres villes des Provinces de Guandgong, Hebei, Hunan et Jiangxi.
On rapporte que la pollution dans le village de Shuidan (voisin de Taizhou) provoque des cancers et l'augmentation du nombre des maladies.
Un rapport récemment publié à Bali par le Programme environnement des Nations Unies prévoit qu'en 2020 les déchets électroniques des ordinateurs augmenteront de 400 % par rapport à l'année 2007, en Chine et en Afrique du sud.
(Traduction d'un article de Lu Xiaofei dans le journal chinois en langue anglaise Global Times du mardi 10 mai 2011).
> Dans un article intitulé "Recyclage informatique : l'enfer chinois", Le lézard.com en remet une couche. Extraits.....
Dans les ateliers à ciel ouvert de Taizhou, des centaines d'ouvriers fondent les composants des ordinateurs après les avoir démantelés. Les fourneaux en brique recrachent une fumée âcre. Cadmium, béryllium, plomb, mercure, autant de produits toxiques qui sont exploités sans aucune précaution pour la santé des personnes qui travaillent sur les sites de recyclage (ces produits s'accumulent dans le sang et troublent l'équilibre hormonal), sans aucun souci pour l'environnement qui en prend un sacré coup également. Tout aussi dangereux, les plastiques des coques d'ordinateur et des cartes mères sont brûlés dégageant une fumée cancérigène. Pire peut-être, des bassines d'acide complètement exposées à l'air libre servent à fondre l'or contenu en microparticules dans les semi-conducteurs. Les ouvriers viennent ensuite récupérer le précieux métal sans aucune protection.
Dans le village de Guiyu. Les ateliers de démontage dans lesquels les ouvriers travaillent sont adossés à leurs propres maisons, leurs enfants plongent dans des rivières chargées de déchets électroniques dont les taux en plomb dépassent de 400 à 600 fois les normes internationales de santé publique. Dans ce village, l'eau n'est plus potable depuis 1995 prouvant l'ancienneté du fléau.
> Et tant pis si ce commentaire ne fait pas dans la nuance...
Car voila le prix à payer pour le "toujours moins cher", car il y a un prix à payer. Mais par d'autres, quelque part ailleurs dans le monde. Et ça n'entre pas dans les comptes de rentabilité des produits. Pratique, non ?
"Ensemble, luttons contre la vie chère"... Ensemble ? Tu parles !
La tragique ironie de la chose est que la fabrication de la plupart de ces produits a été "délocalisée" pour être réalisée en Chine et payée à bas prix par les firmes occidentales. Et, comme si ça ne suffisait pas, on renvoie les ordures électroniques, téléphones portables, télés, iPad, et ordinateurs d'où ils viennent pour les recycler. Toujours moins cher.
C'est le prix de la "croissance". C'est ça la marchandisation du monde....