Il faut vraiment chercher l'information, depuis le samedi 27 novembre, pour savoir que les électeurs islandais ont élu leur Assemblée Constituante. Cette compilation d'articles parus sur le web vous en dira plus....
523 citoyens s’étaient portés candidats pour être membres d’une assemblée de 25 constituants élus au suffrage universel direct et représentant les 320 000 habitants de l’île. Le taux de participation a été de 35,95% (un peu modeste), et le groupe élu respecte un certain équilibre entre les sexes (dix femmes et quinze hommes), a précisé la radio publique islandaise.
On n'a pas oublié l’effondrement économique de l’île en 2008, l’année qui a suivi le krach boursier de New York en 2007, et la faillite des trois principales banques islandaise en défaut de remboursement de leurs clients britanniques et hollandais.
Conséquences de cette catastrophe économique : une chute du niveau de vie de la population, la nationalisation des banques, de nouvelles élections générales, la succession de gouvernements à majorité gauche-vert et d’interminables négociations avec les institutions bancaires internationales.
Tout cela n'a pas suffit à satisfaire les citoyens islandais qui se sont prononcés par référendum contre tout remboursement des dettes des banques dont les dirigeants étaient poursuivis pour fraudes et enrichissement illicites.
Une refonte en profondeur de la constitution était prévue (depuis la séparation du Danemark en 1944 et l'indépendance, la Constitution islandaise était une simple reprise de la Constitution Danoise), mais la pression a augmenté depuis 2008. L'effondrement a été perçu non seulement comme un problème économique, mais comme une défaillance du système de gouvernement tout entier. De nombreux islandais pensent qu’un cadre constitutionnel plus rigoureux — y compris un partage plus clair des pouvoirs — aurait permis de minimiser la crise, voire de l’éviter.
Plusieurs thèmes sont maintenant proposés au débat des constituants fraîchement élus, correspondant aux sujets les plus fréquemment évoqués par les citoyens. Mais l'Assemblée Constituante peut aussi se saisir d'autres sujets.
Voici les principaux thèmes soumis à la décision de cette Assemblée :
Les bases de la constitution islandaise et ses concepts fondamentaux.
Le rôle et la place du Président de la République.
La séparation des pouvoirs exécutif et législatif, l’indépendance de la magistrature.
Les mesures pour les élections et les circonscriptions électorales.
La participation des citoyens au processus démocratique, l’organisation de référendums, un référendum sur une loi constitutionnelle.
Les conditions du transfert des pouvoirs souverains aux organisations internationales et la conduite des affaires étrangères.
Les affaires environnementales, la propriété et l’utilisation de ressources naturelles.
Pendant la préparation de cette élection, d'autres sujets ont été débattus par les islandais : la démocratie directe, la séparation de l’Église et de l’État, la création de cours d’éthique et d’intégrité à l’école, les soins médicaux gratuits, la gratuité de l'éducation, la protection constitutionnelle de la langue et de la culture islandaises, l'égalité absolue entre les sexes, le droit au travail, aucune armée et aucune arme nucléaire...
L'assemblée constituante islandaise doit se réunir à la mi-février 2011. Elle disposera de deux à quatre mois de travail pour rédiger une proposition de Constitution.
Voila donc les islandais en route courageusement pour un nouveau contrat social (et politique), souhaitons leur d'éviter les embûches qui ne manqueront pas de se dresser sur leur chemin.
> Nos dirigeants prennent souvent le train pour chercher des exemples à l'étranger. Par exemple, le fameux bouclier fiscal "qui existe depuis des années chez les allemands" et que ces derniers n'ont jamais créé. Pourquoi ne vont-ils pas chercher d'exemple en Islande, qui se débarrasse de la tutelle des banques ? Pourquoi ne demandent-ils pas l'avis de Evio Moralès qui va augmenter le montant des retraites en Bolivie ?
Malheureusement, aujourd’hui, partout en Europe, les peuples sont soumis à des institutions inféodées aux intérêts financiers, qui votent des réduction des fonds sociaux et publics, des espèces de plans de rationnement des populations, et qui regardent monter le chômage sans créer un seul emploi.
Les islandais cherchent à faire tout le contraire, ce qui tend à démontrer que seule la souveraineté du peuple permet de trouver une issue politique à la crise économique et sociale.
Pas étonnant que l’affirmation de ce principe par les Islandais se heurte en France à un profond silence des politiciens et des médias.
> Sources, le site Association pour une Constituante :
http://www.pouruneconstituante.fr/spip/spip.php?article349
Le plan C, pour une constitution d'origine citoyenne :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
Le site Droit Public :
http://www.droitpublic.net/spip.php?article3202
Intéressant article sur les élections de 2009 en Islande sur le site de la Fondation Robert Scumann :
http://www.robert-schuman.eu/oee.php?num=564