Il est vrai que c'est irritant d'entendre ou de lire tant de mots anglais dans les journaux, à la télévision, au travail, dans les commerces, dans les publicités... alors que les mots pour tout dire existent en français. Qui ne s'est pas énervé en voyant s'agiter devant les micros et les caméras, une ou un journaliste émaillant son discours de formules en anglais dont on ne comprend pas entièrement le sens (ni elle ou lui non plus sans doute). Ces gens ne sont pas simplement des snobs, c'est pire. Ils sont devenus adeptes du sabir anglo-saxon qui nous rapproche de la "novlangue", celle qui véhicule la pensée "toute prête à consommer".
La langue française est en danger, non seulement elle est de plus en plus privée des moyens nécessaires à son rayonnement international, mais elle est remise en cause en France, en Europe et dans nombre de pays francophones par des groupes politiques, économiques et idéologiques (on les nomme aussi lobbies). Plus près de nous, à Bruxelles, ils s’acharnent à faire de l’anglais la langue officielle unique de l’Europe. En France, certains états-majors d'entreprises du CAC 40 communiquent en anglais et s’efforcent même d’imposer le "tout anglais" à l’ensemble de leur personnel ! Les mêmes efforts s'expriment au moyen de l'OMC et de la négociation de l'ACTA.
On s'en aperçoit tous les jours, le français est envahi par l’industrie américaine de la chanson, des jeux vidéo et du spectacle qui impose sa langue jusque dans les titres jamais traduits des films d'Hollywood. L'objectif, au moyen d'un marketing envahissant, est d’unifier linguistiquement le marché mondial de la culture en éliminant les productions non anglophones.
Demain peut être, les jeunes Français ne parleront plus que le"basic english" à l’entreprise, et ils ne répondront plus dans nos rues que dans ce langage aux autres européens (auxquels on enseignera dans leurs pays que ce même idiome en guise de langue étrangère). La langue française sera réduite au rôle de langue marginale. L’heure aura sonné de sa prochaine extinction ! Attention, avec l'affaiblissement de la langue, ce sont les grands auteurs, les idées, l'histoire qui s'effaceront. Que restera-t-il alors de la France et de l’idéal républicain qui l’anime depuis plus de deux siècles ?
> Seize associations qui agissent pour la promotion du français, de la Francophonie, et de la diversité culturelle ont organisé une conférence de presse le 30 mars 2010 au salon du Livre. Les participants à cette conférence pensent qu'il faut sauver la francophonie et la diversité linguistique et culturelle du monde contre l’invasion de l’anglais. Les seize associations ont condamné fermement les prétendues "évolutions nécessaires" et surtout les dérives qui tendent – au nom du "mondialisme" ou "globalization" – à abandonner la langue française au profit du langage anglo-américain. Le professeur Claude Hagège n’a pas mâché ses mots, il a conclu son intervention vigoureusement : "c’est la guerre" !
En effet, les associations constatent que (citation complète) :
" L’enseignement "d’une langue étrangère" dès les petites classes - en pratique du seul anglais - est imposé aux enfants de France;
- l’enseignement secondaire offre de moins en moins d’autres langues que celle du dollar ;
- l’enseignement supérieur français s’anglo-américanise, à un rythme accéléré depuis quelques années ;
- les pressions se multiplient depuis vingt ans sur nos chercheurs pour faire de l’américain la seule langue de leurs publications et colloques en France, les mettant ainsi à la remorque et sous la coupe de la recherche et de gros intérêts anglo-saxons ;
- la chanson en anglais noie de plus en plus les artistes qui chantent en français, jusque dans les concours et prix nationaux, seul le rap restant à peu près francophone ;
- les armées de terre, de mer, de l’air, des pays européens, au nom de l’inter-opérabilité des forces OTAN, emploient l’anglo-américain jusque chez elles entre nationaux ;
- les grandes entreprises "mondialisées" imposent, en France et ailleurs, l’anglais comme langue des logiciels et de la communication avec leurs cadres, malgré les réactions, enfin renforcées, des salariés et de leurs syndicats ;
- les chaînes de télévision privées et publiques privilégient, aux "JT" du soir, la présentation-promotion (payée ?) de films américains dans de longs entretiens avec des acteurs et réalisateurs anglo-saxons ; les affiches de films en anglais n’étant plus guère traduites ;
- la protection juridique du français assurée depuis 1994 (loi Toubon) est sans cesse rognée par trop de ses gardiens, jusque dans ses aspects de protection du consommateur, au mépris du principe de précaution ;
- le réseau encore magnifique d’écoles françaises, d’instituts, centres culturels, alliances françaises, d’extension mondiale et de haute qualité, perd constamment de ses ressources d’Etat depuis plus de 20 ans, alors qu’il est un remarquable vecteur d’influence de la France ;
- la Francophonie organisée (O.I.F.) stagne en fait depuis 10 ans, sans impulsion politique et sans croissance réelle des moyens de sa coopération multilatérale et de ses actions de solidarité. Symbole révélateur : son drapeau est inconnu parce qu’occulté…
- l’Union européenne est devenue en fait le fourrier zélé de la langue et des intérêts anglo-américains jusque dans ses relations avec les pays francophones africains, et plus encore avec ses membres européens et leurs ministères, obligés de traiter en anglais les documents de travail, alors qu’ils devraient avoir le courage de les renvoyer à Bruxelles, en application des textes fondateurs de l’U.E.
Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions équivalent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante, beaucoup plus rapide que ne le fut en Gaule le passage pluriséculaire des langues celtiques au latin.
Elles estiment que cette mutation forcée, d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, et de ses voisins, et qu’elle mérite que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.
Nos associations demandent donc au Gouvernement d’organiser des "États généraux de la langue française et de la Francophonie". Elles souhaitent que soient clarifiées d’urgence chez nous les places du français et des autres langues."
La défense de la langue française, accessible à tous ne procède ni du passéisme, ni de la réaction. Elle est moderne, elle est indispensable !
> Alliance Champlain, Nouméa, Nouvelle Calédonie. Association Francophonie Avenir. Association internationale francophone des Aînés. Association pour la Promotion de la francophonie en Flandre. Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française. Avenir de la langue française. Cercle littéraire des écrivains cheminots. Comité du 9 mars 2009. Défense de la langue française. Forum francophone international France. Impératif français, Québec. Le Français en Partage. Respublicanova. Union des Poètes francophones.