Mort de la Biennale d'art contemporain : compter l'argent ne fait pas une politique.

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Le maire de Bourges prétextant que la Biennale d'art contemporain serait une manifestation "élitiste" réduit son budget de deux cents mille euros à ...cinquante mille ! Avec cette suppression de la Biennale 2015, on se demande s'il y a encore une politique culturelle à Bourges ! En effet l'addition la soustraction est lourde, la ville a perdu il y a quelques années le Centre de musique expérimentale, le Printemps de Bourges est vendu, Pascal Blanc a supprimé le Festival du film écologique, la municipalité a abandonné le site de la Maison de la culture pour un projet en mal de financement, les salles du musée du Berry qui exposaient les grès de La Borne sont fermées. Et qu'adviendra-t-il du programme "un été à Bourges" dont l'avenir suscite quelques inquiétudes, si l'on en croit Le Berry Républicain. Bref, on est en droit de se demander s'il y a un pilote dans l'avion ?

Dans un article du 7 septembre, Le Berry Républicain écrit : "Et voilà qu'au crépuscule d'un été pluvieux le maire annonce la mort de la Biennale d'art. Rebelote. C'est ainsi, quand Pascal Blanc entend le mot culture, il sort sa calculette". Les berruyers auraient-ils confié les destinées de la ville à un apprenti comptable ?

La biennale d'art contemporain de Bourges créée 2002 à l'initiative de Philippe Gitton maire-adjoint à la Culture, illustrait une volonté de la municipalité Lepeltier de faciliter l'accès à l'art contemporain à un large public. Philippe Gitton, rappelle que la précédente Biennale avait attiré vingt quatre mille personnes en quatre jours, et commente ironiquement par ces mots "on ne savait pas que Bourges comptait une telle élite !". Et il porte l'estocade : "Être populaire, ça ne veut pas dire organiser une fête avec une structure gonflable. Être populaire, c'est mettre l'art contemporain au pied des gens". Et toc !

Dans son blog "Bourges Bazar", Yves Fourgeot enfonce le clou "Le maire a donc annoncé qu'il souhaitait pour 2016 une manifestation repensée, "populaire et pas chère", (cinquante mille euros), ce qui revient à dire que le peuple, justement, ne mérite rien d'autre que des trucs au rabais..." 

Comme on pouvait s'y attendre, l'opposition, de Irène Félix à Yannick Bedin, dit que Pascal Blanc fait le pire des choix en période d’austérité : sacrifier la culture, et sans aucun débat démocratique au Conseil municipal. Il faut, selon eux, remettre la concertation et l’ambition au cœur de la politique culturelle à Bourges.

Or, pour mettre l'ambition au cœur de la politique culturelle, il faudrait encore qu'une politique culturelle existe. Et il semble bien qu'en matière de politique ce sont les entreprises de travaux publics  qui ont la préférence à Bourges !

Chacun observera que, une fois de plus, les arguments éculés du "c'est trop cher", "y a plus d'sous", "le budget ne le permet pas", nous sont resservis sans aucune autre explication. On sait bien que ces réponses sont destinées à clore le bec à l'interlocuteur qui est censé s'incliner devant la sainte parole des chiffres ...Des chiffres qu'on omet de présenter, ce qui évite les questions, les propositions, l'information et le débat. J'vous ai tout dit, circulez, y a rien à voir !

Mais qu'un budget soit en hausse ou en baisse, ce n'est pas lui qui pense et qui décide. Ce sont les hommes. Et que ce soit avec un gros ou un petit budget ce qui importe en premier lieu c'est la qualité du projet culturel. 

On est bien obligés de constater qu'il n'y en a plus à Bourges.


> Régime allégé pour le budget culturel. Le Berry Républicain du dimanche 7 septembre. Page 10. 

Lire dans Bourges Bazar : La Biennale d'art passe aussi à la trappe. >>> Lien.

Lire dans gilblog : Ne pas confondre culture et Cultura. >>>  Lien.